Quoi de plus agréable qu’un joli film d’épouvante, visionné dans une salle de cinéma, ou bien depuis son canapé pour tressaillir au coin du feu? Car c’est bien de tressaillir dont il s’agit, et non de sursauter. Franchement, tout ce que l’on gagne avec un diable qui surgit d’une boîte, c’est une crise cardiaque. Le frisson quant à lui, est bien plus intéressant. Et je parle d’un frisson particulier, né d’un malaise difficile à prononcer, d’une sensation glacée qui surgit dans la nuque aux abords de la Vallée de l’Etrange, à l’incertaine beauté où se tapit la terreur.
Malheureusement je suis souvent déçu. Loin de la belle épouvante recherchée, ce n’est le plus souvent qu’un simple stress, un état d’anxiété mêlé d’ennui qui se manifeste. Comme on en ressent tout le long de la journée. Au bureau.
J'en viens donc souvent à me réfugier dans les vieux trucs des années 70-80. The Thing ? Certainement. Alien ? Une centaine de fois. Christine, Predator, et même Leviathan. Et une centaine d’autres, sans évidement oublier The Fly, qui est à Jeff Goldblum ce que la chapelle Sixtine est à Dieu lui-même.
Mais il s’agit là de répétitions, des échos cinématiques d’une zone temporelle inaccessible, au point que j’en craignais de ne souffrir que de nostalgique
Mais le fait est que je m’ennuyais. Il ne me semblait que voir en boucle un concept autrefois original, devenu par la force du temps un trope éculé, une histoire redite jusqu’à la nausée, comme la maison hantée, la poupée diabolique, et l’enfant démon. Même le zombie a été usé jusqu’à la corde, et ne suscite rarement plus que l’ennui. A l’exception remarquable de The Girl With All The Gifts, film ambitieux qui propose un renversement du concept, en concluant que le zombie est l’avenir de l’homme.
Et c’est justement là que je voulais en venir. Par chance, ces dernières années m’ont fait découvrir quelques films bien différents des autres. Chez ceux-là , pas de jump scares ni de déluge de violence, mais un sentiment déstabilisant, un mystère fascinant et inquiétant, ce sentiment que quelque chose ne va pas. Emballé, j’ai appelé ce genre de film New Horror. Ou bien New Wave of Horror Movies serait-il plus approprié ?
Quoi qu’il en soit, ce genre d’affaire a débuté en 2014 avec It Follows, un film qui met en scène une menace incompréhensible, à peine descriptible mais bien perceptible et dont tout le charme consiste à prendre une forme ordinaire, parfois familière, mais néanmoins terrifiante. Il y aussi Hereditary, et Border, dont le personnage est un Troll évoluant parmi les Humains. On y explore la notion de l’altérité monstrueuse à travers l’irruption du mythe dans le quotidien. De facture plus classique il y a aussi A Quiet Place, et plus récemment, Men d’Alex Garland à qui l’on devait déjà le passionnant Ex Machina.
Il y a aussi les films de Jordan Peele, et peut-être être que cette notion de Nouvelle Horreur n’est pas si pertinente après tout. C’est juste qu’on ne retient du passé que les éléments les meilleurs et l’on a tendance à confondre la nostalgie avec la féérie.
Je m’en voudrais de ne pas citer Hot Skull, une série turque au concept stimulant. Son idée est de reprendre la thématique zombie, mais en remplaçant la contamination biologique par un virus mental, qui se transmet par le discours, au point qu’il faut porter un casque anti-bruit pour sortir de chez soi. C’est une idée que je trouve à la fois puissante et très actuelle. Avec cette interprétation qui en découle, que les sociétés sont fondées sur le récit de l’imaginaire, que s’emparer de ce récit c’est conquérir le pouvoir, et que détruire par un discours insensé la possibilité d’un récit cohérent, c’est finalement détruire l’idée même de la civilisation.
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