Deux gentlemen ont été apréhendés la semaine dernière alors qu'ils manoeuvraient sur la Seine une embarcation de fortune dont la description demeure incertaine.
Les deux jeunes gens «en équilibre sur une maquette de 30 m2 faisant office d'embarcation», écrit la Préfecture, écoperont de «deux contraventions de cinquième classe». J'ignore quelle médaille est octroyée lors de la remise de cette classe de contravention, mais il convient de récompenser dignement l'audace et la fantaisie de ces jeunes aventuriers dont l'instigateur présumé est étudiant aux beaux-arts.
Car cette affaire illustre à nouveau les fâcheuses contraintes que nous impose le mode de vie industriel : Que l'on déambule sur les trottoirs engorgés de populations ou que l'on s'abandonne à l'excitation d'une dérive fluviale, on se heurte sans cesse à un labyrinthe de codes et d'interdits dont l'incontournable et funeste ambition est de permettre le va-et-vient tonitruant des esquifs motorisés.
Je tiens à faire remarquer que sur Mars le problème est inexistant et que tous les astronautes d'eau douce ont le loisir de papillonner sans interdit sur toute étendue d'eau qu'ils pourraient y rencontrer, ce qui n'est pas le cas pour l'instant.
Avisons-nous que 30m² est une taille confortable pour un radeau de ville. On doit pouvoir s'y délasser à son aise en chipotant un panier de charcuteries, sans préjudice pour une jarre de cabernet. Par coïncidence, il s'agit également de la surface sur laquelle je suis contraint de résider sans espoir de retour contre la rançon d'un loyer extravagant. Mais pour un radeau c'est tout à fait coquet.
L'ambition des deux esthètes ne s'arrêtait pas là aux dire de la Préfecture pour qui « L'expérimentation des inconscients avait pour objectif de filmer la flottaison de la construction basique »
Je ne peux que m'insurger. Ce qui est inconscient ce sont bien les loyers parisiens, et l'expédition fluviale des deux dilettantes, par le sérieux et l'amateurisme de sa présentation, évoque familièrement à mes yeux un hommage au maître du canotage que fut Jerome K. Jerome.
« Rends légère la barque de la vie et munis-la des seules choses dont tu aies besoin: un intérieur et des plaisirs simples, un ou deux amis dignes de ce nom, quelqu'un qui t'aime et que tu aimes - un chat, un chien, une pipe ou deux - prends assez de provisions pour te nourrir et te vêtir, un peu plus que le nécessaire pour te désaltérer, la soif étant une chose terrible. »
Jerome K. Jerome
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