Des esprits prosaïques se sont plaints de Gravity et de la légèreté de son scénario. Des âmes corsetées ont moqué sa faiblesse métaphysique comparée à celles de Kubrick ou de Tarkovsky. On lui a reproché la minceur de ses personnages et l’invraisemblance de certains détails, et à mon avis ils n’ont rien compris.
Certes l’excursion du Dr. Ryan Stone n’est pas dépourvue de raccourcis, mais quand on songe à l’indigence scientifique qui caractérise chaque minute du cinéma de SF grand public, le toupet est stupéfiant. En reprochant à Mozart son abondance de notes, Salieri n'eût pas paru moins à la ramasse.
Quant au scénario et aux personnages, la sophistication était justement l’écueil à éviter. Car le véritable personnage du film n’est pas un astronaute, mais bien la gravité (en rapport avec le titre, je vous assure). Ou plutôt, c’est cet univers obscur, aveugle et implacable, dont le gigantisme et l’inexorabilité piétinent avec indifférence les infimes tentatives humaines de survie et de compréhension.
Il est rare qu’on en fasse la remarque, mais les humains n’ont pas toujours été dans l’espace, et avant que cela soit le cas, le monde tel que nous le concevons était assimilé à la surface terrestre. Tout ce qui dépassait le plafond nuageux était décrit comme un Au-Delà , le lieu de demeure des dieux, le lieu de la vie après la mort, une région mystérieuse en dehors du monde. Or c’est justement ce dont nous avertit l’introduction du film : Toute vie dans l’espace est impossible. Sa conquête est une aventure fantastique et terrifiante vers un inconnu interdit qui est l’au-delà du monde. Les images vertigineuses et la bande sonore qui les accompagne expriment à merveille cette expérience folle qui marie la beauté et la terreur, la crainte panique de la solitude et de la mort baignée dans la magnificence des multiples couchers du Soleil.
Face à ces sentiments purement humains se dresse la dynamique impitoyable de l’univers. Hors du berceau originel, les événements sont un défi à l’intuition et les actions les plus simples deviennent des confrontations à mort contre les lois de la nature.
Voici ce qui à mon avis est le sujet du film. La dérisoire fragilité de l’être humain et sa volonté sauvage de survie face à une chose incompréhensible, inaccessible et insensible au cœur de laquelle il se trouve plongé sans explication.
Nos vies sont éphémères, nos civilisations aussi. Et tout cela sera bientôt dévoré par le torrent des millénaires jusqu'à ce que rien de nous ne subsiste, pas même un souvenir. Il y aura peut-être eu dans un instant infinitésimal, des êtres sur une poussière perdue dans l'infini, qui auront vécu, aimé, se seront battu et seront morts, mais sans que cela altère en quoi que ce soit la course des étoiles, et l'aveugle mécanique de la Gravité.
I have seen things you people would’nt believe
Attack ships on fire off the shoulder of Orion
I watched C beams glitter in the dark near the ThannaĂĽser Gate
All those moments will be lost in time
Like tears in rain
Lizaroid
28 Mars 2013 ŕ 18:39 C'est un coup de théâtre qui se dĂ©chaĂ®ne sur la scène internationale. Le prĂ©sident Obama, le messie mĂ©tis du millĂ©naire, le favori de Stockholm, l'oncle d'AmĂ©rique, est un imposteur!
Mesdames et messieurs le président Obama est un lézard.
La chos...
|
Le Périple
16 Mars 2013 ŕ 18:32 Dennis Tito, le lĂ©gendaire double premier touriste de l'espace annonce vouloir mettre en chantier un voyage vers Mars en janvier 2018. Quiconque a ...
|
Modus Operandi
25 Février 2013 ŕ 16:21 Le rire, ainsi que Rabelais nous le rapporte, serait le propre de l’Homme. Il semblerait nĂ©anmoins que cet exercice puisse Ă©galement se trouver pratiquĂ© par certains mammifères, tels nos grimaçants cousins des rĂ©gions tropicales.
Il me semble plutĂ´t que ce q...
|
Les Pépettes
18 Février 2013 ŕ 18:48 Il existe une embĂ»che considĂ©rable inhĂ©rente Ă nos sociĂ©tĂ©s digitales et Ă la dĂ©matĂ©rialisation de la monnaie, qui me vit par deux fois la molle victime de sa sournoiserie. Et bien qu’il ne se trouve personne d’assez niais pour contester la commoditĂ© de la carte ban...
|
Oméga
7 Février 2013 ŕ 18:14 L’un des phĂ©nomènes les plus frappants de notre 21e siècle balbutiant est sans doute cette ressource que nous offre internet d’accĂ©der Ă un moteur de recherche. Quand on songe aux malheureux habitants du siècle dernier qui en Ă©taient dĂ©pourvus, on peut difficilement s...
|