Les voyages peuvent se révéler fertiles, non seulement en découvertes vivifiantes, mais aussi déclencheurs de malaise et pourvoyeurs d'angoisses.
Il est facile de s'indigner au spectacle de cet individu qui, parti faire la visite du Louvre à 10h du matin, fut découvert vingt minutes plus tard à la Pointe St Eustache en possession d'une pinte de Chouffe et bredouillant des propos hermétiques. Et pourtant, à la lumière du syndrome de Stendhal, le fait apparaît sous un jour nouveau.
L'écrivain, visitant Florence en 1817 en fut si impressionné qu'il fut pris de vertiges, de violentes douleurs à la poitrine et déclara que "sa vie était épuisée".
De nos jours, on utilise le terme pour décrire le cas de certains touristes Japonais qui, désarçonnés par leur visite de Paris, se retrouvent incapable d'en affronter la réalité et dépensent la durée de leur séjour pétrifiés derrière les volets de leur chambre d'hôtel.
Récemment, une femme venue visiter la Joconde a succombé à l'émotion de l'entrevue et n'a pu s'empêcher d'asperger la célèbre toile de jus d'orange. Ou bien était-ce de la confiture?
Combien de voyageurs par le monde sont-ils les victimes quotidiennes des splendeurs de notre belle planète? Moi-même, visitant les grands parcs américains ai-je été saisi de vertige à la vue de ces gigantesques tas de pierre rouge qui hantent les vallées, témoins endormis du passage des Titans dans les âges engloutis.
Ici, point de volets pour s'abriter de la fulgurance des lieux. On s'enthousiasme à la vue d'une mesa aux soleil du désert, puis on frémit devant les piliers géants au crépuscule de Monument Valley. Compulsive, l'accumulation des clichés photographiques donne la nausée.
Combien de splendeurs l'esprit humain peut-il endurer avant de vaciller? A quel instant ses perceptions anesthésiées par trop de merveilles vont-elles le plonger dans la déraison? Au bord du canyon, un groupe de Japonais crie et gesticule, sans doute à la recherche de confiture.
Puis le monde se change en embuscade. Peuplé d'arbres morts et de diables de pierres, le sentier exige à chaque seconde un nouveau cliché. Mais les images sont impuissantes à rendre compte de l'expérience visuelle. On suffoque sous le poids des merveilles. La beauté prend à la gorge. Recouvrir le parc de confiture apparaît comme un soulagement inaccessible.
Quelle fantastique planète nous avons là !
Quelles stupéfiantes découvertes nous attendent au détour d'un coin de cosmos?
Rendu fou par la ville de Florence, le pauvre Stendhal eut-il survécu à un voyage dans la Lune? Je ne le crois pas. Vu l'exigüité des modules lunaires, s'il avait voyagé dans les vols Appolo, Stendhal n'aurait pu embarquer suffisamment de pots de confiture pour exprimer la profondeur de son désarroi.
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