Je ne comprends vraiment pas pourquoi on ne fait pas un usage plus convivial des hauteurs dans la capitale. Pour la plupart des citadins, les toits parisiens sont condamnés à demeurer dans le meilleur des cas d’inaccessibles utopies résidentielles, mais le plus souvent d’absurdes surfaces de zinc où il est malaisé de se rendre et qui semblent conçus pour qu’on en tombe.
Je prétends que les toits parisiens devraient être couverts de restaurants.
Les toits seraient organisés en terrasses à degrés où se nicheraient des jardins suspendus. On s’y rendrait pour dîner et y profiter de la vue inexpugnable avant d’aller s’ébattre à la faveur d’une taverne des cimes. On circulerait de toit en toit grâce à des passerelles en bois éclairées par des lanternes. Il serait ainsi facile de rentrer chez soi sans se soucier de la furie automobile qui infeste le sol et empoisonne l’atmosphère.
On pourrait débuter les travaux avec l’immense terrasse qui moisit au-dessus de l’ignoble centre commercial de Montparnasse sans que jamais quelqu’un tente d’en faire ce que réclame le bon sens. Ainsi a été récemment mentionnée dans l’euphorie des projets pour le Grand Paris, la possibilité de coiffer le sommet de la tour d’un chapeau jaune. On peut s’interroger sur le caractère d’urgence d’une telle lubie alors que la logique exige une mise en valeur végétale de la grande terrasse.
L’endroit mérite de supporter un jardin coquet et foisonnant de petites auberges. Cette idée paraît évidente à chacun mais il semble que quelque part au sein des instances municipales, une entité monstrueuse ait jugé incontournable de conserver cette surface inexploitée, sans doute afin d’y étudier en lumière naturelle le déroulement de quelque phénomène d’une agonisante abstraction. Les manœuvres en cours en ce lieu sont si impénétrables qu’on se lasse bien vite à les observer. En fait, il apparaît clairement qu’aucun changement perceptible à l’œil nu n’y soit remarquable depuis un grand nombre d’années.
Peut-être faut-il supposer que les cabanes de chantiers qui y exacerbent la laideur de l’ouvrage servent depuis tant de temps à abriter un collège de chercheurs romantiques occupés à dévisager cette désolation dans l’espoir d’y voir un jour surgir, par un improbable caprice de l’univers, la faune et la flore du précambrien.
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