Depuis le temps qu’on en parle on pourrait croire que le voyage vers Mars ne se fera jamais. Programmée sans rire depuis le milieu du 20e siècle, sans cesse reportée à des horizons décennaux, la conquête de la Planète Rouge exhale autant de crédibilité qu’une promesse électorale.
Depuis quelques temps cependant, on cause beaucoup en ligne du concept de Mars to Stay, qui apporte à l’affaire une fraîcheur non dépourvue de vertige. Considérant que la plus grosse part du budget de l’aventure correspond au voyage de retour des astronautes sur la Terre, certains proposent avec une élégante simplicité d’en faire l’économie, métamorphosant ainsi les intrépides conquérants de Mars en colons gaillards du désert caramel.
Lumineux, étourdissant, comment diantre n’y avait-on songé plus tôt ? Sans doute les difficultés techniques et psychologiques supposées par la mise en œuvre d’un séjour prolongé dans un environnement d’une telle hostilité nous avaient-elles conduits à en repousser l’éventualité à des jours lointains.
On conçoit en effet sans se faire prier que la décision d’envoyer des personnes sur Mars pour y demeurer le restant de leurs jours présente des aspects exagérément romantiques. Cependant, à bien y réfléchir, la décision d’y envoyer ces mêmes personnes, au travers d’un trajet de plusieurs mois et à l’aide de sommes colossales, dans la seule perspective d’y planter un drapeau et de s’en retourner en minaudant ne semble pas non plus si raisonnable.
A bien y réfléchir en fait, l’établissement d’une présence humaine sur la planète rouge est sans doute la meilleure justification pratique d’une telle excursion. Dans ce cas, et vu l’investissement fourni, il apparaît judicieux de profiter du déplacement pour aller droit au but.
Une fois ce point acquis, il subsiste néanmoins plusieurs écueils en travers de notre route.
Comment garantir sur le plan technique, la viabilité du projet ? La survie de longue durée à la surface de Mars suppose en effet des ressources technologiques non triviales pour lutter contre l’asphyxie, la basse pression et les radiations. Des trésors d’ingéniosité devraient également se voir déployés afin de tirer des roches martiennes les composants nécessaires à rassasier les estomacs humains.
On se trouve également devant un horizon d’incertitude en ce qui concerne la réponse émotionnelle des personnes vouées à finir leurs jours dans un désert monotone, entourés de la même poignée de congénères, vivant probablement sous terre, et isolés comme jamais auparavant des lieux de leurs naissances. Le défi de la survie, la passion pour une aventure hors du commun, l’exploration scientifique, le travail pour le renouvellement des générations et la perspective d’un lointain avenir colonial suffiront-ils à faire accepter à ces pionniers que plus jamais sur leurs corps aliénés de soleil, il ne sentiront souffler le vent ?
Mais l’argument le plus convaincant qui ternit l’éclat de d’une telle entreprise est évident. Il est si délicat déjà d’envoyer aussi loin des êtres humains, qu’il est probable que dans les premiers temps on n’enverra pas là -bas la moindre vache, la moindre chèvre, ni le moindre cochon ! Comment alors, imaginer une existence sans viandes et sans fromages, sans sauce et sans beurre ? Les substituts de synthèse ne sauraient sûrement pas remplacer l’originelle saveur des cuisines de la Terre. Décidément, il serait bien dur de partager l’expérience de ces héros.
J’en étais là de mes réflexions lorsque je surpris en de communs détours de l’infosphère, des remarques horrifiantes suggérant qu’en raison de leur impact sur l’environnement global, la consommation de viandes et de laitages devrait un jour être interdite…
L’angoisse m’étreignant, je vocifère avec assurance que, s’il s’agit de rester ici-bas pour subsister d’une diète d’insectes et de soja, alors autant aller sur Mars et y périr de solitude, na !
http://en.wikipedia.org/wiki/Mars_to_Stay
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