Smart City

Published by

on

L’architecte belge Vincent Callebaut a proposé au printemps 2014 et à la demande de la ville de Paris, une étude rafraîchissante sur le thème des prototypes de tours à énergie positive dans le Paris de 2050.

Dans un contexte où le conservatisme s’emploie à réfuter toute tentative pour extraire la capitale de sa gangue de vétusté et lui consentir d’effleurer le 21ème siècle, le projet ainsi dévoilé ravit par son organité. Barbarisme ? Et alors ? Les tours à énergie positive sont les bourgeonnantes glycines lancées à l’assaut de l’aridité de zinc des toits parisiens. Hideux le zinc. Issu d’un siècle pétaradant et couvert de suie. Moche.

Qu’on en juge : l’architecte à la main verte propose huit montagneuses tours de logements en des lieux stratégiques de la capitale.

Nous avons bien lu ‘logements’ et non ‘bureaux’. L’édifice conçu pour abriter des gens à l’intérieur au lieu de camoufler un empilement de bureaux inoccupés est un concept futuriste qui doit faire vaciller le regard des promoteurs comme canards en plastique dans la baignoire. Quant à la tour Montparnasse, il est prévu d’en faire un jardin vertical de 58 étages qui viendrait prolonger celui du Luxembourg, et par où on accéderait par une promenade en colimaçon ! Vertige !

Disposés ici et là se dessinent des ponts habités aux portes de la ville, un corridor écologique cheminant sur la Petite Ceinture, des tours de logement qui convoluent pour adoucir la sévère rectitude de la rue de Rivoli, et même des champs cultivés aux étages des immeubles ! Potiron !

Car un des principes du projet est la végétalisation. Les tours de grande hauteur se parent de jardins et de forêts, tandis que les balcons potagers et les jardins communautaires débordent sur les trottoirs. L’automobile est bannie, éradiquée, immolée. La disgrâce des potelets est effacée de la réalité et le citadin se roule dans la belle verte comme le fringant toutou sur le joyeux paillasson.

Contactée, la Mairie de Paris tempère que Paris smart city 2050, dépasse de loin l’objet de l’étude actuellement menée par l’agence de l’écologie urbaine. Selon l’adjoint au maire en charge de l’urbanisme : « Les immeubles de grandes hauteurs ne sont pas la seule perspective d’avenir à Paris. Je crois par exemple aussi à la valorisation de notre sous-sol.»

Certes. Tout un chacun convient avec grâce que le sous-sol parisien est un lieu d’enchantement. Mais si c’est pour taupiner dans les strates, frustré de la brise et de l’horizon, moi je vais habiter sur Mars et puis c’est marre quoi.

La tour Eiffel n’est pas recouverte de feuillage. Vestige d’un passé de ferrailleurs ?

Laisser un commentaire

Next Post