
Neil Blomkamp, le valeureux cinéaste de District 9 et du très attendu Chappie, aurait parait-il l’ambition croissante de réaliser Alien 5.
C’est très excitant car la franchise souffre depuis quelques années d’une sorte de désenchantement. Les épisodes avec les prédators étaient pas mal amusants mais se disqualifiaient par leur manque d’atmosphère. Cette ambiance sombre et fascinante est le propre du premier opus, et il est triste de constater que sa défaillance ternit également Prometheus, défectueuse préquelle dont les aspirations ont été négligées.
Il n’est pas très remarquable de souligner l’importance de l’atmosphère dans le succès d’Alien, et pourtant le concept a si inégalement été repris au cours des épisodes (au point de sombrer dans le carnaval à la fin du quatrième), qu’on s’en convaincrait qu’en fait, si.

Immensité, mystère et mucosités
Alors forcément Neil Blomkamp lui, fait des choses très intéressantes avec la Science-Fiction, mais surtout, il produit des dessins. Au moins est-il responsable de quelques concepts visuels qui justement transpirent ce qu’il faut de sombre mystère et d’étrangeté pour faire trépigner l’internaute tant est grande l’angoisse que sa vision ne soit jamais matérialisée.

Quand on est aussi maléfique que la Weyland-Yutani Corp,
on se doit de posséder des installations dignes
du Grand Moff Tarkin
On rapporte que le cinéaste aurait discuté de la question avec Sigourney Weaver sur le tournage de Chappie et que le projet, au stade du scénario, voyait sa crédibilité conditionnée à l’aptitude de Blomkamp à travailler avec les studios, qui sont comme chacun sait de serviles adorateurs de Mammon.
Une autre faute de Prometheus IMHO, se manifeste dans la plastique de l’environnement technologique. Ce dernier est représenté à la manière propre et lisse qui est souvent le défaut des cgi, contredisant ainsi le caractère encombré et décrépit des intérieurs du film de 1979 qui le rendait réaliste et sombre. Cet inconvénient devrait se révéler sans objet dans un alien de Blomkamp qui ose la rouille, la poussière et les giclures d’huile séchées.
Malgré les frémissements de l’infosphère, on ne sait donc toujours pas si le projet verra le jour, mais on le souhaite très fort, d’autant plus que certains indices laissent présager qu’après avoir été assassiné par David Fincher en 1992, le Caporal Hicks reviendrait d’entre les morts.

Cette image horrifique est chargée de poésie
L’auteur des dessins est Geoffroy Thoorens

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