Contant l’histoire de la lutte pour la survie d’un astronaute laissé pour mort sur la planète Mars par son équipage, le livre est salué comme un haut fait de Hard Science (tendance Mac Gyver), exaltant certains traits positifs de la nature humaine comme la persévérance, l’humour et l’esprit d’entraide universel. Alors naturellement ça fait du bien, et c’est aussi une structure narrative à suspense qui devrait maintenir le spectateur en apnée pendant l’essentiel de la projection, ce qui fait craindre la nécessité d’une assistance médicale et des embouteillages bibliques aux abords de l’hôpital Velpeau.

On se réjouit également d’observer ces derniers temps sur les écrans, des films qui se déroulent dans l’espace et qui évitent correctement de chavirer dans les abîmes de l’Ineptie. C’est également un film martien, exercice souvent saboté (malheureux Brian De Palma), comme tant de films de SF qui exhibent à la face du peuple le peu d’égards de l’Industrie pour son pauvre public.

Mais surtout, c’est un film avec Matt Damon. Et les heureux bipèdes qui ont manifesté la présence d’esprit d’aller voir Interstellar cet hiver ne peuvent qu’en convenir : le monde est en train d’assister à l’avènement d’un nouveau genre cinématographique, le Matt Damon Lost in Space movie.

Evidemment, deux occurrences ne constituent qu’une bien modeste série, mais il serait ballot de s’arrêter en si bon chemin. Dans un futur proche, les multiplexes pourraient fort bien être amenés à projeter une succession de films mettant en scène toutes sortes de phénomènes interplanétaires, au sein desquels Matt Damon promènerait solitaire, son scaphandre futuriste et son allure de playmobil égaré.

Des visuels échappés des studios filtrant ces jours-ci sur la toile, on peut ainsi apprécier un avant-goût de la réalisation, mais enfin au nom d’Elvis Tout Puissant, qu’est-ce donc que ce casque monstrueux dont on a affublé Matt Damon ?!